Médicaments génériques: le cri d'alarme des médecins
Pour les pouvoirs publics, la cause est entendue: pas de différence
entre génériques et molécules de référence. Pourtant, de plus en plus
de généralistes et de spécialistes s'interrogent sur leur efficacité,
leurs limites, leurs effets indésirables. L'un d'eux dénonce les dérives
de la politique sanitaire dans un livre dont L'Express publie des
extraits.
Jean Hvostoff n'est pas opposé aux génériques.
Pas "par principe" en tout cas; en bon petit soldat de la santé
publique, il en a même prescrit pendant des années. Jusqu'à ce jour de
2007 où un patient, salarié dans un laboratoire de génériques, lui lâche
le morceau: si "son" médicament est moins cher que le princeps (la molécule de référence),
c'est parce qu'il est produit dans un pays où "la matière première est
moins pure. Donc, moins chère". "J'ai commencé à douter à ce moment-là.
D'autant que, spontanément, de nombreux patients trouvaient ces
traitements moins efficaces, plus difficiles à prendre, avec davantage
d'effets secondaires. Bref, ce n'était pas pareil", se souvient ce
généraliste en région parisienne.